THAILANDE FERMETURE DE CERTAINES FRONTIERES
La junte militaire au pouvoir a fermé ses frontière avec le Laos mais aussi la Birmanie afin d’éviter la fuite de certains leaders des chemises rouges. Il a annoncé que 155 personnalités, parmi lesquelles se trouvent notamment l’ex-Première ministre Yingluck Shinawatra, ne peuvent pas quitter la Thaïlande sans autorisation.
Au lendemain du coup d’Etat en Thaïlande, la junte militaire continue à imposer l’ordre dans le pays. Après avoir instauré un couvre feu, le nouveau pouvoir vient d’annoncer l’interdiction pour une liste de personnalités politiques ou civiles de quitter la Thaïlande, sauf autorisation et aurait également décidé de fermer sa frontière avec le Laos mais aussi avec la Birmanie.
La fermeture de la frontière avec le Laos, si elle se confirme, semble notamment destinée, selon le site d’information Khaosod à empêcher certains leaders liés aux « Chemises rouges » (partisans de l’ancienne Première ministre) de quitter le pays. Toujours selon la même source la frontière était fermée aussi bien aux citoyens des deux pays qu’au touristes.
Par ailleurs, la frontière avec la Birmanie serait également fermée si l'on en croit une information diffusée sur Twitter par une clinique thaïlandaise proche de la frontière et qui est notamment reconnue pour accueillir des réfugiés birmans.
Ces fermetures de frontières _ qui seraient décidées parallèlement à un renforcement des contrôles aux postes frontières avec la Birmanie, le Cambodge et la Malaisie _ interviennent alors que depuis ce vendredi, « 155 personnes sont interdites de voyage à l’étranger, sauf autorisation » du nouveau régime militaire, « à des fins de maintien de la paix et de l’ordre », selon la déclaration faite à la télévision par un porte-parole militaire à la télévision. Parmi elles se trouve notamment l’ex-Première ministre, Yingluck Shinawatra. Celle-ci était arrivée un peu plus tôt au Club de l’Armée afin d’être entendue par les responsables du nouveau pouvoir politique. Elle y avait été « priée » de s’y rendre, comme la plupart des membres de l’ex-gouvernement, dans les locaux du Club de l’Armée .
Mais dans les faits, depuis jeudi ce sont les "Chemises rouges" qui soutenaient le précédent gouvernement et le clan Thaksin qui semblent être principalement visés par la junte militaire.
Outre les fermetures de frontières (celle du Laos l'a été explicitement pour empêcher la fuite de leader des "Chemises rouges"), selon le Bangkok Post c'est une radio pro-Chemise rouges qui aurait été fermée par l'armée dans la région d'Udon Thani.
Mais toutes les personnes sur cette liste n'ont pas souhaité obtempérer à la convocation des militaires. C'est le cas de Sombat Boonngam-anong, leader de l'un des plus importants groupes des "Chemises Rouges" : "Au rapport ?" ... "attrapez moi si vous pouvez" a-t-il en effet indiqué sur sa page Facebook.
Sombat Boonngam-annong s'était déjà fait remarqué en 2006 par son opposition au précédent coup d'Etat militaire qui avait renversé le gouvernement Thaksin.
Réunion avec les ambassadeurs étrangers
Afin d’expliquer la situation à la communauté internationale qui s’inquiètent de la tournure prise par les événements, les principaux leaders militaires, dont le général Prayuth Chan-ocha, ont prévu de réunir dans l’après midi (heure locale) les diplomates étrangers ainsi que les représentants des organisations internationales.
Ce vendredi les principaux indices de la Bourse étaient dans le rouge et affichaient des baisses comprises entre 8 et 16 %.
Honda réduit la voilure
De son côté, tout en affirmant que cela n'avait rien à voir avec les récents événements politiques, le constructeur automobile japonais Honda a annoncé qu'il allait réduire sa production d'automobiles en Thaïlande. Celle-ci sera ramenée à 60 % de sa capacité actuelle du fait de la faiblesse de l'économie du pays."Nous avons été préoccupés depuis le début de l'année par le mauvais environnement économique et politique" a expliqué un des responsables du constructeur automobile japonais.
Dans la soirée de jeudi, alors que le pays était en couvre-feu, le général Prayuth Chan-ocha a décidé de prendre les fonctions de Premier ministre « jusqu’à ce que le nouveau régime trouve quelqu’un qui puisse remplir ce poste à plein temps », selon un communiqué des nouvelles autorités.